"Il est insolent de facilité"

vendredi 20 mai 2011

Casa de Levada

C'est ainsi que se nomme le refuge dans lequel mes amis et moi vivons depuis plus d'un mois maintenant. Quand je dis refuge, le mot est peut-être mal choisi car il s'agit en fait d'un domaine énorme dans lequel ont été rénovées 6 ou 7 maisons (on sait pas trop et on sait pas compter non plus faut dire ce qui est) pour accueillir les touristes. En bons touristes que nous sommes, nous avons eu la chance de profiter de ce site (recommandé par le Lonely Planet) grâce à la mafia portugaise dont Ana est la marraine.


Nous partîmes 10 et arrivèrent 11 étant donné que Ivan le basque nous a rejoint deux semaines après le début des cours pour profiter un peu plus de l'ambiance électrique de son village et pour se payer des vacances aussi. Bien sûr, nous ne vivons pas à 11 dans la même maison, imaginez un peu le nombre de galettes saucisses qu'il faudrait préparer pour nourrir tout ce monde. Nous nous sommes divisés en deux groupes parfaitement équitables : un de 7 et un de 4 pour un total de 9 nationalités. 

Une photo artistique du jardin enfin je sais pas enfin peut-être










Quelques informations pratiques au cas où vous voudriez louer une nuitée ou deux ici. Située au coeur de Vila Real, cette demeure remise à neuf vous accueille toute l'année petits et grands. Venez profiter du jardin réaménagé mais qui a su conserver ses terrasses, vestiges d'un vignoble ancien. Il fait trop chaud pour travailler ? Pas de panique, une piscine vous attend dans le fond du jardin (à côté de la cabane), c'est un charmant petit trou tout entouré d'herbe tondue chaque jour par le jardinier. La cuisine vous offre une vue sur la rocade certes mais aussi sur les vignes. Équipée de 3 chambres, 3 salles de bains, 2 cuisines, et tutti fruti, c'est vraiment chouette.

Admirez la toile de maître dans le salon
La salle des fêtes










Cette maison vous semble parfaite et pourtant des phénomènes inexpliqués se produisent régulièrement : les lavabos s'écrasent au sol tout seul si on met trop d'eau dedans, les tables en verre se brisent comme du verre, les éviers fuient par des trous imaginaires, bref c'est Alice au pays des merdouilles.

La deuxième cuisine transformée en souk
Ma chambre










Si le nombre de soirées, barbecues, concours de cuisines, tournois de belote et autres parties de water polos était inversement proportionnel au nombre d'heures de cours en début de séjour, nous avons considérablement lever le pied aujourd'hui car on a trop de boulot maintenant. Et aussi parce que c'est long de nettoyer la zone laissée par trente convives le lendemain.

Cependant, l'arrivée de LA en fin de semaine puis de Raph et Richard début juin risque fort de changer la donne, mais ceci est une autre histoire...

dimanche 15 mai 2011

Entre les vignes

On a parlé vins un peu, on a parlé tourisme beaucoup, parlons un peu études maintenant. Ce paragraphe risque malheureusement d'être un peu plus court que les autres car comme pressenti les études ne prennent pas la place la plus importante dans mon agenda. Je le regrette très sincèrement et tiens d'ores et déjà à m'excuser auprès de tout ceux qui bossent comme des acharnés toute la journée et qui ont une pile de repassage énorme dans le salon parce que l'aspirateur a lâché prise entre le canapé et la commode pendant que le chat refaisait les carreaux avec ses pattes pleines de terres. 

Les cours ont commencé il y a 4 semaines par une mise à niveau en portugais. L'objectif : savoir rentrer dans un lieu publique sans que personne ne dise : "Okay, you can speak in English if you want". Pour cela, 3 semaines de cours intensifs étaient prévus, du moins c'est comme çà qu'on nous l'a vendu. Les responsables du Master sont de bons commerciaux et seraient sans doute sacrément efficaces dans un camion de Magasins Bleus ou de Maximo.
Voici un florilège des évènements qui nous ont permis de passer trois semaines en mode Costa Croisières. Notre professeur était absent le premier jour pour la présentation du module. Elle a ensuite longuement hésité à nous faire cours le deuxième jour pour cause de rage de dent. Les cours ont lieu uniquement le matin de 9h à 12h30. Sur les 30h de cours prévues initialement, nous avons dû en avoir à peine 20 si on enlève les pauses et différents contre-temps. L'examen final aura duré 30 minutes et l'ensemble des questions nous ont été traduites en anglais pour éviter toute forme de quiproquo fâcheux. Inutile de vous dire qu'il nous est difficile de comprendre la réaction à chaud de Cristiano Ronaldo après son quadruplé contre Séville.

Après cette mise en bouche, nous avons maintenant 6 semaines pour maîtriser la viticulture. Les matinées sont consacrés aux cours à proprement parlé tandis que l'après-midi est réservé pour les projets de groupe. Personnellement, je travaille avec 3 camarades de classe sur l'ampélographie. Non ce mot ne regroupe pas l'ensemble des personnes qui écrivent sur des ampoules. D'ailleurs, si quelqu'un peut me donner une définition de ce mot sans regarder sur google, chapeau. 
Enfin, tous les vendredis, c'est la grande vadrouille dans les domaines viticoles et musées alentours. 

Voilà donc un aperçu de mon emploi du temps quotidien. Il ressemble curieusement à celui que nous avions en Nouvelle-Zélande avec la connexion internet en moins. 

Oui je sais il n'y a pas de photos cette fois donc on voici une pour vous donner un avant goût du sujet de mon prochain article : minha casa !


lundi 9 mai 2011

On the road again again

Je ne pensais pas écrie la suite de notre voyage au Portugal si tôt mais il s'avère que notre première journée de cours de viticulture a été largement écourtée pour votre plus grand plaisir je n'en doute pas.

Suite de notre voyage dans la ville d'Evora. Adieu plage, coquillages et crustacés ; bonjour chênes lièges, mégalithes, vignes et charolaises (à confirmer sur les photos car mon passé d'agriculteur est désormais lointain). Petite note explicative sur les chênes lièges : le Portugal est le premier producteur de bouchon de liège. Il se récupère sur l'écorce des chênes du même nom. L'écorce se régénère tous les dix ans. Les vaches présentes dans les champs de chênes n'ont aucun rôle à jouer dans la production de liège.

Chênes lièges

Charolaises ou pas ?
Quelle est la probabilité de rencontrer, un lundi matin, sur le plus grand site mégalithiques du Portugal, des redonnais qui vous parle, pendant 1h  des alignements de Carnac et de Saint Just que vous n'avez malheureusement jamais vu ? Elle doit sans doute être aussi grande que celle de croiser un kiwi en plein centre d'Auckland le jour de la Saint Patrick et pourtant. Ça m'apprendra à faire 35 heures d'avion pour voir un nouveau pays alors que je n'ai encore jamais vu les sites immanquables bretons.Au moins je connais les alignements du 21ème siècle à Beauregard....


La visite de l'après midi avait un motif tout à fait professionnel : découvrir un des plus gros producteurs de vin et d'huile d'olive du pays. Rendez-vous compte ils possèdent des cuves de 125 000 litres soit l'équivalent de... 500 baignoires (inutile cette comparaison).
Concernant l'huile d'olive, petit problème mathématique : dans son champ, Nuno a trois oliviers ; oui je sais c'est pas beaucoup mais c'est pour l'exemple. Dans une année, Nuno et sa femme Paola consomment 15 litres d'huile d'olive. Pour satisfaire leurs besoins, Nuno a besoin d'acheter 3 litres d'huile d'olive à Ana qui vend son huile sur le marché d'Evora le samedi matin. Sachant qu'un olivier a un rendement de 20%, combien de kilos d'olives produit un olivier. Vous avez 3 heures. Les règles en fer sont interdites, si j'en prends un à tricher c'est 0, je me poserai pas de questions de savoir pour qui, pour quoi.




Lisbonne et Ana nous ont accueilli le soir même à Lisbonne par un repas royal où nous avons pu découvrir un aspect de la cuisine traditionnelle portugaise : le Limiano (un fromage crémeux à consommer avec de la gelée de coing) et la mousse au chocolat revisitée, comme disent les professionnels, à base de mascarpone, porto et cacao...

Quand nous allons dans une capitale, le jeu est de visiter les alentours pour commencer. C'est ainsi que nous nous sommes retrouvés à Sintra, une ville très touristique remplie de touristes. Nous y avons découverts les azulejos, rien à voir avec les spéculos, ce sont des carreaux traditionnelles portugais qui ornent les façades des maisons.


 Pour rester sur l'aspect découvertes, nous avons dégusté les Pasteis de Belem. J'aurais bien aimé vous donner la recette de ce petit gâteau sur feuille de brique mais seuls trois personnes connaissent la vraie recette traditionnelle. L'établissement dans lequel nous les avons dégusté accueille lui aussi de nombreux touristes intrigués par ce que nous explique le guide du routard 1982. L'été, près de 15 000 pasteis sont servies chaque jour! Rendez-vous compte c'est l'équivalent de la moitié de la capacité d'accueil du Stade Rennais.

Le lendemain, dernier jour de notre aventure, nous nous sommes rendus dans les lieux principales de Lisbonne qui compte 2 000 000 d'habitants. La ville est consitituée de 7 collines, il est donc facile d'avoir des points de vue magnifiques sur les alentours.
Autre curiosité, une tour est plantée en plein cœur de la ville pour permettre aux touristes que nous sommes de payer d'abord puis de monter à son sommet pour avoir encore une fois une très belle vue sur le quartier de Baixa. Toutristes un jour touristes toujours, la journée se termine dans un bar où défilent les uns après les autres le chantuer du fameux fado, le chant traditionnel portugais.




Le retour à la vie réelle à Vila Real s'est fait tout en douceur et les cours de viticulture vont commencer, du moins on l'espère tous...








vendredi 6 mai 2011

On the road again

Je ne vous ai pas encore parlé des cours que je suis ici à Vila Real et pour cause je n'ai pas encore réussi à mémoriser totalement le trajet qui mène à l'école, c'est dire si on y va souvent. Avec un titre comme celui-là, vous comprenez bien que ce n'est pas aujourd'hui que je vais disserter sur le système éducatif portugais.

Le programme du module de langue portugais que nous suivons consiste en 30 heures de cours. La prof ayant réussi à caser ces 30 heures (pauses inclues) durant les deux premières semaines, nous avons pu profiter de la dernière semaine pour voir du pays.


Accompagné de mes deux acolytes Grégoire et Eugen, me voilà parti sur la côte ouest direction Vila Nova de Milfontes. 6 heures de route et un paquet de chocos plus tard, nous arrivons à Praia do malhao, une plage semblable à celle de la mine d'or à Pénestin. Nous n'avons pa eu beaucoup de temps pour préparer ce voyage mais on a manqué de rien, à part peut-être d'une table de camping, d'une tente, de tapis de sol ou encore d'une lampe de poche mais on peut très bien vivre sans.

Dédicace à Mortier Matériaux











Après une toilette de chat en bord de mer et un petit coup de pâte à dents, nous repartons à Sagres pour admirer le cap saint Vincent. C'est le point le plus au sud ouest de l'Europe et aussi le point de départ de nombreux explorateurs "partis chercher un avenir meilleur" dixit Phillippe Lavil. Évidemment lorsque nous sommes arrivés, il était fermé donc là je peux placer un casselanetienne, nous sommes partis à l'aventure dans une crique faire un barbecue sur la plage. Après une descente difficile, la récompense est de taille pour nos campeurs de l'extrême.



Nos aventuriers du dimanche ayant survécu, nous pouvons continuer notre route vers Olhao où a lieu chaque samedi matin le marché aux poissons et aux fruits et aux légumes et aux jambons et aux fromages. C'est ici que nous avons pu mesurer la générosité des portugais prêts à nous faire découvrir les spécialités locales comme le thon séché et salé (bien salé), un fruit à 5 noyaux dont j'ai oublié le nom, un gâteau à la cannelle, sucre, beurre, amande qui lui n'a pas de nom ou encore un fromage de chèvre local appelé Limiano.
Le petit détour par le parc naturel de Ria Formosa a été le tournant du voyage. Nous y avons pris la saucée déculottée du siècle qui a engendrée une odeur de renard humide dans la voiture pour le restant du voyage.



Le soir même, nous arrivons à Tavira et profitons de l'île de Tavira. Un des plus beaux endroits de ce voyage sans aucun doute.

 








Vous êtes fatigués de lire et moi d'écrire donc on verra la suite un peu plus tard... Au programme : une ville abandonnée, une tour imprenable et une hydre à 6 têtes.